Conférence de presse du 16 janvier 2024 tenue par la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Mao Ning

2024-01-16 23:00

CCTV : Ces derniers jours, de nombreux pays ont déclaré ouvertement qu’ils soutenaient le principe d’une seule Chine, qu’ils respectaient l’intégrité territoriale de la Chine et qu’ils s’opposaient à toute ingérence dans les affaires intérieures de la Chine. Pouvez-vous nous donner plus de détails ?

Mao Ning : Depuis le 13 janvier, de nombreux pays et organisations internationales ont ouvertement réaffirmé leur engagement envers le principe d’une seule Chine, leur soutien ferme aux efforts de la Chine pour préserver la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale, leur opposition à toute forme d’« indépendance de Taïwan » et leur soutien à la réunification de la Chine. Hier, j’ai déjà rendu compte de la situation en la matière. Outre ceux mentionnés hier, un grand nombre de pays, dont le Pakistan, les Maldives, le Myanmar, l’Iran, la Syrie, la Tunisie, la Palestine, le Turkménistan, le Kirghizstan, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, l’Afrique centrale, le Niger, la Guinée équatoriale, les Comores, le Lesotho, la Somalie, Djibouti, le Mali, le Burundi, la Gambie, le Vanuatu, les Tonga, les Kiribati, la Dominique, le Nicaragua et la Bolivie, ainsi que l’Union africaine, ont également clairement exprimé leur soutien au principe d’une seule Chine et leur opposition à l’« indépendance de Taïwan ». Nous saluons et apprécions la position juste de ces pays et organisations.

Nous sommes convaincus que la communauté internationale continuera, conformément au principe d’une seule Chine, à soutenir la juste cause du peuple chinois, qui s’oppose aux activités sécessionnistes visant à l’« indépendance de Taïwan » et s’efforce de parvenir à la réunification nationale.

AFP : Le département d’État américain a publié une déclaration indiquant que bien que la décision du gouvernement de Nauru de rompre ses relations diplomatiques avec Taïwan soit une décision souveraine, cette décision était décevante. Quelle est votre réaction à la déclaration du département d’État américain ?

Mao Ning : Les États-Unis ont pointé du doigt la décision prise en toute indépendance par un pays souverain, ont tenté par tous les moyens de salir la diplomatie chinoise et ont encouragé la région de Taïwan à étendre son « espace international ». Cette attitude viole gravement le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints Chine-États-Unis, s’ingère gravement dans les affaires intérieures de la Chine et contrevient gravement aux normes fondamentales régissant les relations internationales. La Chine le déplore vivement et s’y oppose fermement.

Je tiens à souligner qu’il n’y a qu’une seule Chine dans le monde, que Taïwan fait partie intégrante du territoire chinois, que le gouvernement de la République populaire de Chine est le seul gouvernement légal représentant l’ensemble de la Chine et que le principe d’une seule Chine est une norme fondamentale universellement reconnue régissant les relations internationales et faisant l’objet d’un consensus général au sein de la communauté international. La décision du gouvernement de Nauru de rétablir les relations diplomatiques avec la Chine montre une fois de plus que le principe d’une seule Chine va dans le sens du courant général de l’histoire. La Chine demande instamment aux États-Unis d’agir sérieusement, conformément aux engagements réaffirmés à plusieurs reprises par les dirigeants américains, de ne pas soutenir l’« indépendance de Taïwan », « deux Chines » ou « une Chine, un Taïwan », de traiter les questions liées à Taïwan avec la plus grande prudence et de cesser d’envoyer des signaux erronés aux forces sécessionnistes visant à l’« indépendance de Taïwan ».

CRI : Selon les rapports, Les autorités taïwanaises ont accusé hier le continent de la Chine de supprimer à long terme l’« espace diplomatique » de Taïwan et d’attirer les soi-disant « alliés diplomatiques » de Taïwan. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Mao Ning : Il n’y a qu’une seule Chine dans le monde, le gouvernement de la République populaire de Chine est le seul gouvernement légal représentant l’ensemble de la Chine et Taïwan est une partie inaliénable du territoire chinois. L’adhésion au principe d’une seule Chine est la bonne chose à faire et va dans le sens du courant général de l’histoire. Nous sommes convaincus que davantage de pays choisiront de se ranger du bon côté de l’histoire et de la justice internationale, et prendront la bonne décision qui servira les intérêts fondamentaux et à long terme de leurs pays et de leurs peuples.

Je tiens à souligner que le principe d’une seule Chine est une norme fondamentale régissant les relations internationales et un consensus général de la communauté internationale. Le gouvernement chinois ne renonce jamais à ce principe. Les autorités du Parti démocrate progressiste (PDP) de Taïwan ignorent la tendance dominante de l’histoire, refusent le principe d’une seule Chine, s’efforcent d’étendre le soi-disant « espace international » et mènent des activités sécessionnistes visant à l’« indépendance de Taïwan ». Tout cela est voué à l’échec et ne mènera nulle part.

Rudaw Media Network : L’Iran a attaqué Erbil, la capitale de la région du Kurdistan, avec des missiles, et des civils ont été pris pour cible. Quelle est la position de la Chine à ce sujet ? Deuxièmement, la Chine entretient de bonnes relations avec la Syrie et la Türkiye. La Türkiye continue d’attaquer les régions kurdes de Syrie. La Chine essaie-t-elle de calmer la situation dans la région ? Finalement, quelle est la position de la Chine sur la plainte pour génocide déposée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice ?

Mao Ning : En ce qui concerne votre première question, la Chine estime que la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Irak doivent être respectées et protégées. Nous appelons les parties concernées à faire preuve de retenue, à éviter les actions qui font monter la tension et à maintenir conjointement la paix et la stabilité dans la région.

En ce qui concerne votre deuxième question, la Chine estime que les relations entre les pays doivent être gérées conformément aux normes fondamentales des relations internationales basées sur les objectifs et les principes de la Charte des Nations Unies et sur le droit international, que la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie doivent être sérieusement respectées et protégées, et que le terrorisme doit être combattu dans le cadre du droit international.

En ce qui concerne votre troisième question, nous avons pris note de l’affaire en question. La Chine est profondément attristée par les lourdes pertes civiles causées par le dernier conflit palestino-israélien et s’oppose à toute action violant le droit international. Nous espérons que les parties au conflit mettront sérieusement en œuvre les résolutions pertinentes adoptées par le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale des Nations Unies, qu’elles parviendront à un cessez-le-feu immédiat et global, et qu’elles mettront fin aux punitions collectives infligées à la population de Gaza.

Shenzhen TV : Après que le gouvernement de Nauru a annoncé sa décision de rompre les soi-disant « liens diplomatiques » avec les autorités taïwanaises le 15 janvier, le bureau des affaires étrangères de Taïwan a déclaré que la rupture des « liens diplomatiques » entre Nauru et Taïwan à ce moment-là était non seulement une revanche de la Chine sur les « élections démocratiques » de Taïwan, mais aussi un défi direct à l’ordre international. Quelle est votre réponse à ce sujet ?

Mao Ning : En faisant ces remarques, les autorités taïwanaises font inverser le noir et le blanc et embrouillent l’opinion publique. La question de Taïwan n’a rien à voir avec la démocratie, mais concerne la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine. Les forces sécessionnistes visant à l’« indépendance de Taïwan » dissimulent leurs sinistres intentions de diviser le pays sous le couvert de la « démocratie », et leur tentative est vouée à l’échec.

En ce qui concerne l’ordre international, le retour de Taïwan à la Chine est un élément important de l’ordre international établi après la Seconde Guerre mondiale. La déclaration du Caire et la proclamation de Potsdam le stipulent clairement. La résolution 2758 adoptée lors de la 26e session de l’Assemblée générale des Nations Unies en 1971 indique clairement qu’il n’y a pas « deux Chines » ou « une Chine, une Taïwan » dans le monde. Adhérer au principe d’une seule Chine, c’est préserver l’ordre international. Remettre en cause le principe d’une seule Chine, c’est remettre en cause l’ordre international, et cela se heurtera à l’opposition commune de la communauté internationale.

Dans le monde, 182 pays ont déjà établi des relations diplomatiques avec la Chine sur la base du principe d’une seule Chine. Nauru a décidé de se ranger du côté de l’écrasante majorité de la communauté internationale et de rétablir ses relations diplomatiques avec la Chine. C’est le bon choix, conforme à ses intérêts à long terme, qui lui ouvrira un avenir plus radieux pour son développement.

Reuters : La réunion annuelle 2024 du Forum économique mondial (FEM) se tient à Davos, en Suisse. La Chine est-elle invitée à un sommet de paix pour l’Ukraine organisé par la Suisse ? La Chine enverra-t-elle une délégation à ce sommet ? Le Premier ministre Li Qiang rencontrera-t-il le président ukrainien Volodymyr Zelensky ?

Mao Ning : La position de la Chine sur la crise ukrainienne est cohérente et claire, centrée sur la promotion des pourparlers de paix. Depuis l’escalade complète de la crise, la Chine est restée en contact étroit avec les parties concernées, y compris l’Ukraine. Nous sommes disposés à continuer à travailler avec la communauté internationale et à jouer un rôle constructif dans le règlement politique de la crise. Nous saluons et soutenons également tous les efforts de paix.

Bloomberg : Le 15 au soir, le président philippin Ferdinand Marcos Junior a publié un message sur le média social « X » à propos des résultats des élections à Taïwan. « Nous nous réjouissons à l’idée de collaborer étroitement, de renforcer nos intérêts mutuels, de favoriser la paix et d’assurer la prospérité de nos peuples dans les années à venir » , a-t-il écrit. Il a également qualifié le nouveau dirigeant de Taïwan de président élu. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : Les remarques du président philippin Ferdinand Marcos Junior violent gravement le principe d’une seule Chine et le communiqué sur l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et les Philippines, vont sérieusement à l’encontre des engagements politiques des Philippines envers la Chine et s’immiscent de manière flagrante dans les affaires intérieures de la Chine. La Chine déplore vivement cette situation et s’y oppose fermement. La Chine a immédiatement adressé une protestation énergique à la partie philippine. Ce matin, le ministre adjoint des Affaires étrangères Nong Rong, a convoqué l’ambassadeur des Philippines en Chine, Jaime Florcruz, afin d’entamer une démarche sérieuse et d’exhorter les Philippines à présenter une réponse responsable à la Chine.

Le résultat des élections dans la région de Taïwan ne peut changer ni le cadre fondamental ni le sens de l’évolution des relations entre les deux rives du détroit, et ne peut pas freiner la tendance dominante de la réunification future et inévitable de la Chine. Nous avertissons sévèrement les Philippines qu’elles doivent s’abstenir de jouer avec le feu sur la question de Taïwan, respecter sincèrement le principe d’une seule Chine et le communiqué commun sur l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et les Philippines, cesser immédiatement les paroles et les actes erronés sur les questions liées à Taïwan et cesser d’envoyer des signaux erronés aux forces sécessionnistes visant à l’« indépendance de Taïwan ».

Nous suggérons au président Ferdinand Marcos Junior de lire davantage pour bien comprendre les tenants et les aboutissants de la question taïwanaise et parvenir à une conclusion juste.

Agence de Presse Xinhua : Selon les rapports, la Chambre des représentants des États-Unis a récemment adopté la loi de 2023 sur la non-discrimination à l’égard de Taïwan, exigeant du secrétaire au Trésor qu’il utilise l’influence des États-Unis au sein du Fonds monétaire international (FMI) pour soutenir l’adhésion de Taïwan à cette organisation. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : Les États-Unis ont adopté cette soi-disant loi pour s’ingérer grossièrement dans les affaires intérieures de la Chine et tenter de manipuler la question de Taïwan à des fins politiques pour créer « deux Chines » et « une Chine, un Taïwan ». Nous déplorons vivement cette situation et nous y opposons fermement, et nous avons entrepris de sérieuses démarches auprès des États-Unis.

Taïwan n’a aucun motif, aucune raison ni aucun droit d’adhérer aux Nations Unies ou à toute autre organisation internationale dont l’adhésion est limitée aux États souverains. Le 25 octobre 1971, la 26e session de l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté, à une majorité écrasante, la résolution 2758, qui décide de reconnaître explicitement les représentants du gouvernement de la République populaire de Chine comme les seuls représentants légitimes de la Chine aux Nations Unies, et d’expulser immédiatement les représentants des autorités taïwanaises de siège qu’ils ont illégalement occupé. La résolution 2758 de l’Assemblée générale des Nations Unies a résolu, sur les plans politique, juridique et procédural, la question de la représentation de l’ensemble de la Chine, y compris Taïwan, aux Nations Unies. Elle a également indiqué clairement qu’il ne peut y avoir qu’un seul siège représentant la Chine aux Nations Unies, et c’est celui de la République populaire de Chine.

Depuis plus d’un demi-siècle, la résolution 2758 est respectée par les Nations Unies, les agences spéciales telles que le FMI et d’autres organisations internationales et régionales. Toute question relative à la participation de la région de Taïwan aux activités des organisations internationales doit être traitée conformément au principe d’une seule Chine.

Les États-Unis devraient comprendre pleinement la nature extrêmement sensible de la question de Taïwan, cesser immédiatement d’utiliser cette question pour s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine, cesser d’envoyer des signaux erronés aux forces sécessionnistes visant à l’« indépendance de Taïwan » et cesser de saper les relations entre la Chine et les États-Unis, ainsi que la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan.

Reuters : Le chef militaire des Philippines a déclaré que le gouvernement philippin allait développer les îles de la mer de Chine méridionale afin de soutenir les opérations militaires philippines dans la région. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : La Chine exerce une souveraineté incontestable sur Nansha Qundao et les eaux adjacentes. Nous nous opposons fermement aux constructions illégales des pays concernés sur les îles et les récifs qu’ils ont illégalement occupés à Nansha Qundao.

Bloomberg : Ces deux derniers jours, le Hamas a diffusé des vidéos de l’otage, Noa Argamani, dont la mère est née en Chine. Les vidéos montrent qu’elle est encore en vie. En décembre, le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a déclaré à son parlement qu’il avait convoqué l’ambassadeur de Chine pour demander l’intervention de la Chine afin de libérer Noa. La Chine a-t-elle pris des mesures à cet égard ? La Chine travaille-t-elle en coulisse pour obtenir sa libération ?

Mao Ning : Depuis que le conflit palestino-israélien a éclaté, la Chine a demandé à plusieurs reprises la libération de tous les détenus dans les plus brefs délais et a déployé des efforts actifs en ce sens. Nous collaborerons avec la communauté internationale pour continuer à jouer un rôle constructif dans l’instauration d’un cessez-le-feu et la libération de tous les détenus.

RIA Novosti : Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a déclaré lundi que la partie ukrainienne souhaitait établir des relations plus dynamiques avec la Chine et qu’il pensait que la Chine pouvait jouer un rôle dans la résolution du conflit ukrainien. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : La position de la Chine sur la crise ukrainienne est centrée sur la promotion des pourparlers de paix. La Chine est en contact avec les parties concernées, y compris l’Ukraine. Nous continuerons à jouer un rôle constructif dans le règlement politique de la crise. Nous sommes également disposés à travailler avec l’Ukraine pour mettre en œuvre l’important consensus atteint par les chefs d’État de la Chine et de l’Ukraine et faire progresser nos relations bilatérales.